mercredi 30 juin 2010

L’eau d’immortalité


On raconte en Extrême-Orient que jadis, le Soleil et la Lune, qui régnaient dans le ciel, prirent en sympathie les faibles humains et décidèrent de leur faire don d’immortalité. Pour cela ils envoyèrent sur la Terre un messager chargé de deux seaux attachés à un joug calé sur ses épaules. Le premier seau contenait de l’eau d’immortalité, destinée aux hommes, tandis que le second, contenait l’eau de mortalité vouée aux serpents. Le messager descendit sur la Terre et marcha longtemps en direction du campement des hommes. Fatigué, il se reposa un moment sur le bord du chemin, après avoir posé son joug au sol. C’est alors qu’un serpent se faufila entre ses jambes et renversa le seau rempli de l’eau d’immortalité qui se déversa sur lui.

Depuis, les serpents sont immortels et changent simplement de peau au moment des mues. Affolé, le messager constata que son premier seau était vide; l’eau d’immortalité destinée aux hommes avait été gâchée par le serpent et bue par la Terre. Il prit alors le second seau et le versa sur les hommes qui connurent la souffrance et la mort. Lorsqu’il remonta au ciel pour faire son compte-rendu, le messager coupable fut condamné par le Soleil à demeurer désormais debout sur la Lune avec son joug et ses deux seaux. Depuis, l’eau d’immortalité est à jamais perdue pour les hommes. Pour compenser, la Lune fait pleuvoir sur eux, chaque année à la veille du Nouvel An chinois, une eau de fécondité qui leur permet d’avoir une descendance nombreuse.

La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne

mardi 22 juin 2010

Pleine Lune du samedi 26 juin 2010


Cette pleine lune touchera en particulier les Capricorne et les Cancer. Elle subit l’influence de plusieurs planètes (Soleil, Pluton et Mercure) et cela se sentira… si cela ne se sent pas déjà! Outre les Capricorne et Cancer, les Gémeaux et les Sagittaire sont aussi particulièrement touchés par cette pleine lune. C’est une pleine lune qui sera difficile pour les esprits effervescents et les natures éparpillées, une lune ronde, non pas rigide, mais disciplinée et organisée. Elle sera plutôt dure pour les gens désordonnés et les natures désorganisées; elle pourrait bien leur mettre quelques bâtons supplémentaires dans les roues, afin de les aider à se recentrer ainsi qu’à les inviter à revoir et revisiter leurs priorités. Il faudra faire un tri; on ne peut pas tout faire, et cette lune ronde nous aidera, pour la plupart, à trancher, coûte que coûte. C’est une lune qui a le mérite d’être claire, malgré son intensité et qui aidera ceux et celles qui ont du mal à faire des choix, qui sont à un carrefour de leur vie et qui nagent en pleine confusion.

C’est une pleine lune intense qui possède un petit côté autoritaire qui pourrait nous remuer si on ne prend pas soin de soi, si on ne prend pas le temps de se centrer ou recentrer, ou si on ne s’écoute pas. Elle pourrait alors se montrer quelque peu difficile et nous semer quelques embûches, pour nous faire comprendre la route indiquée à emprunter pour notre propre bien être. Le bon côté de la chose, est qu’elle permet vraiment de se recentrer, de se concentrer sur soi et de faire le tri dans nos idées, nos choix et nos projets. C’est aussi une lune très protectrice, et bénéfique pour ceux qui savent s’écouter et qui sont sensibles à ses courants. Idéale pour créer une bulle, une sphère ou un cercle de protection, pour combattre les énergies négatives et tenir loin de soi les natures énergivores. Idéale pour les intériorisations, les méditations introspectives et pour aller à la pêche en soi, pour prendre le temps d’aller en quête de ce qui doit être redresser pour continuer la route de manière plus sereine.

Les natures sensibles et hypersensibles, qui ont du mal à résister et à ne pas se laisser toucher et atteindre par les calomnies, les cancans, les regards des autres, pourront bénéficier des énergies tranchantes et protectrices de cette lune. Elle éloigne en effet ces désagréables ‘’choses’’ pour peu qu’on soit à son écoute et à l’écoute de soi. Elle aidera à faire une barrière, et peut-être même à repousser et à faire taire les mauvaises langues et autres langues de vipère. Avec un petit travail approprié sur soi, ne serait-ce qu’une grande respiration, un petit recul et un apprivoisement du détachement face aux calomnies et jugements des autres, elle nous aidera à se tenir loin et à ne pas être blessés. Le petit grigri suivant en accord avec ses énergies, porté durant les 7 jours suivant son apogée ( soit le 26 juin) peut aider : dans une pochette verte ou brune, glisser de la consoude, un œil de tigre et une pièce de monnaie datée de votre année de naissance. À porter sur soi, durant 7 jours et offrir en offrande au pied d’un arbre au bout de ces sept jours. Un judicieux petit coup de pouce supplémentaire.
On sortira plus fort et résolu de cette pleine lune, et aussi, avec des décisions mûries d’avantage. On sera sans doute plus ancré en soi et face aux bourrasques occasionnées par un entourage instable ou des mauvaises langues. Bien sûr, il faut cependant s’écouter et être un minimum réceptif à l’énergie de cette pleine lune pour se faciliter les choses : suivons son courant! Si non hé bien, elle pourrait être un peu plus difficile, mais nous passerons tous au travers, peu importe nos choix!

Les gens sur lesquels on a tendance à s’appuyer, parce qu’ils sont solides et forts, peuvent avoir une faiblesse ou une fatigue. À ceux-là; prenez du temps pour vous et fermer la porte aux énergivores, même les plus adorables! Aux autres, comptez un peu plus sur vous-mêmes et cultivez votre confiance et votre estime personnelle en vos propres moyens! C’est le moment ou jamais de marcher par vous-mêmes; la lune ronde de juin vous apporte son appui. Laissez un peu de répit aux forces de la nature habituelles qui vous entourent, et prêtez-vous foi; vous êtes capable!
C’est une lune de solitude fertile, d’instinct décuplé si on sait faire le silence autour de soi et en soi. On fait un pied de nez à nos peurs, nos incertitudes et tout ce qui nous tire vers le bas. On reprend des forces et on balaie sainement les doutes.

Douleurs aux genoux et mollets qui tiraillent? Le moment parfait pour réclamer un massage à l’amoureux, ou se masser soi-même, avec un baume concocté sous les auspices de cette lune pleine. Les onguents pour soigner les maladies de la peau, démangeaison ou rougeurs, bénéficient aussi d’être mis au point sous le règne de cette pleine lune. Sous cet plein lune, certains et certaines pourraient recevoir un message clair lors d’une marche ou bien d’une méditation; chacun sa méthode pour plonger en toi et faire le vide!

Cette lune est donc dure, tranchante, mais aussi bienveillante même si autoritaire; elle peut être une très belle occasion de refaire le plein de conscience de soi, de son pouvoir et de ses capacités. Choses que l’on oublie parfois, en courant nos palpitants et essoufflant quotidiens, où nos estimes sont soumises aux regards des autres que les critiques et jugements d’autrui, grugent et affaiblissent. Une belle lune pour prendre conscience de ce que l’on vaut, pour redécouvrir nos capacités et s’accorder du crédit, plus qu’aux opinions d’autrui. Se recentrer, se regarder franchement, prendre l e temps. C’est une lune exigeante de persévérance, franche et droite. Sous son œil blanc et rond on récoltera, ce que l’on aura semé!

Bonne Pleine Lune de Juin à tous et toutes!

Bougies : brune, verte, argent.

Pierres : hématite, œil de tigre et agate mousse.

Herbes et encens : rue, immortelle et consoude.

Belle souveraine
Au blanc manteau,
Belle reine des cieux,
À la robe argentée,

Ton regard impitoyable
Se pose sur mon âme,
Farfouillant sans pitié ni relâche,
Les recoins vulnérables et exposés.

Puisses-tu me protéger,
Alors que je plonge en moi,
Sous ton œil éclairant,
De sagesse et de franchise.

Tiens loin de moi,
Les langues douteuses,
Apprends-moi,
À m’entendre et à m’écouter.

Belle Lune Ronde,
Soit remerciée de ta présence
Au-dessus de nos têtes bénies
De ton règne laiteux.

Puisses-tu veiller
Sur mes frères et sœurs,
Partout sur la Terre,
Et leur apporter la force
De plonger en eux;

Pour s’aimer et aimer autrui.
Amour, paix et vérité…

vendredi 18 juin 2010

La Lune en Chine et au Japon


Le calendrier traditionnel chinois comporte dix soleils, correspondant aux dix jours de la semaine chinoise, et douze mois lunaires régis par douze lunes différentes, la pleine Lune étant fixée au quinzième jour de chaque mois. À la pleine lune de l’équinoxe d’automne, soit au quinzième jour du huitième mois, a lieu la grande fête rituelle de la Lune, à laquelle les hommes ne sont pas admis. Au cours de cette fête, on mange des gâteaux en forme de croissant de Lune tout en faisant des offrandes de fruits et de fleurs d’amarante rouge à la déesse Heng-ugo, la mère des douze lunes. Les lunes doivent ensuite, l’une après l’autre, prendre place dans un grand chariot qui les conduit, après un voyage d’un mois, à l’est du monde.
Un autre calendrier traditionnel chinois établi à partir des phénomènes météorologiques ou naturels, évoque la ‘’lune des premières gelées’’, la ‘’lune du temps noir’’, la ‘’lune du grand froid’’, la ‘’lune du mois de l’élan’’, la ‘’lune du renne’’, la ‘’lune des premiers poissons’’, etc.

Une fête d’origine chinoise vouée à la contemplation de la Lune, la fête du Tsuki-mi, fut importée au Japon autour de l’année 897 et pratiquée à la cour impériale jusqu’au XIIe siècle. On y improvisait des ‘’waka’’ (poèmes de trente et une syllabes) et des haïkus (poèmes de dix-sept syllabes) en regardant la Lune, censée inspirer les poètes. Cette coutume s’est répandue dans les villes et les campagnes à partir du XVIIe siècle. Contrairement au Soleil, associé au principe mâle yang, la Lune chinoise est d’essence yin, c'est-à-dire féminine, humide, froide et passive. Elle est l’eau par rapport au feu, le froid par rapport à la chaleur, le nord et l’hiver par rapport au sud et à l’été. Assimilée aux eaux primordiales, la Lune provoque la pluie et la fécondité des femmes, des animaux et de la nature.


Le culte rendu à la Lune se retrouve dans mille petits détails de la vie quotidienne en Chine traditionnelle. Ainsi, les ponts qui enjambent les rivières sont en arc de cercle de façon à ce que, complétés par leur reflet dans l’eau, ils figurent le disque lunaire entier. Les anciens empereurs de Chine portaient des robes rituelles aux manches très larges qui dessinaient un cercle lunaire lorsqu’ils levaient les bras. Canon de beauté absolue à la cour impériale, la Lune se retrouvait jusque dans le visage plat, rond et blanc des concubines, dont les sourcils étaient arqués en forme de croissant de Lune.

La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne

mardi 15 juin 2010

Les fêtes mobiles de l’année liturgique chrétienne


La Lune était toujours associée aux anciens cultes païens, il est logique que son culte ait été interdit par les prêtres de la nouvelle religion chrétienne. D’ailleurs, dès le récit de la Genèse, dans l’Ancien Testament, le Soleil et la Lune sont désignés comme des ‘’luminaires’’ afin de bien montrer qu’ils ne sont que de simples sources de lumière naturelles créées par Dieu, et non pas des dieux : ‘’Dieu dit : Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue du ciel pour séparer le jour d’avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années; et qu’ils servent de luminaires dans l’étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit.’’

Durant des siècles, l’Église catholique romaine prit de sévères mesures pour détourner le peuple de ses anciennes pratiques païennes consistant à vénérer les arbres, les fontaines, et bien évidemment, la Lune. Dans son Sermon sur les superstitions, Saint Éloi s’exclamait : ‘’ Que personne n’appelle son maître le Soleil ou la Lune, et ne jure par eux.’’ L’un des moyens utilisés par l’Église pour contrer le paganisme consista tout simplement à christianiser les anciens lieux de culte. C’est ainsi que la Lune, considérée jusqu’alors comme une divinité païenne, fut assimilée au visage doux et rayonnant de la Vierge Marie émergeant de son grand manteau bleu nuit parsemé d’étoiles figurant la voûte céleste, les pieds posés sur un croissant de Lune. Dans les litanies qui lui sont consacrées, la Mère de Dieu est d’ailleurs couramment appelée ‘’Étoile du Matin’’ ou ‘’Porte du Ciel’’.

L’année liturgique chrétienne est fondée en partie sur des fêtes fixes instituées à partir du calendrier solaire (c’est le cas de Noël, associé au solstice d’hiver), et en partie sur des fêtes mobiles en rapport avec le calendrier lunaire : la principale d’entre elles est Pâques, dont la date, variable chaque année, est fixée depuis l’an 325 de notre ère au premier dimanche qui suit la pleine lune de l’équinoxe du printemps.

La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne

Perse, Inde et Islam


La Lune en Perse et en Inde

En Perse, avant l’avènement de l’Islam, le calendrier édicté par Zoroastre (628-551 avant J.-C.) divisait l’année en douze mois de trente jours. Le douzième mois était dédié à la Lune, symbolisée par la déesse Makh. Dans la ‘’Litanie à la Lune’’, Mâh Nyâyishn évoque les sacrifices offerts à la déesse : ‘’Je sacrifie à la Lune d’essence bovine, déesse riche en éclat, riche en khvarrah, riche en nuages, pleine de chaleur, riche en splendeur, très belle, pleine de prospérité, très douée, riche en profit, riche en verdure, bonne, qui donne des biens, guérisseuse.’’

En Inde, la plupart des grandes fêtes religieuses sont des fêtes mobiles dont les dates sont calculées en fonction de la Lune. C’est le cas notamment de Dwali, la célébration de la Nativité de Krishna, et de Dassera, la grande Nuit de Shiva. Aux pleines et nouvelles Lunes, des rituels védiques sont consacrés aux principales divinités telles que Soma, Agni et Indra. D’après la mythologie indienne, le dieu-Lune Soma quitte chaque mois le ciel pour se rendre sur la terre, où il féconde les eaux et les plantes. Un autre mythe indien raconte comment les eaux absorbées par le Soleil se rassemblent sur la Lune. Lorsqu’ils ont soif, les dieux vont y boire, ce qui provoque le phénomène des décrues de la Lune.

La Lune dans l’Islam
Le Coran explique que la Lune (Qamar en arabe) est, tout comme le Soleil, un des signes de la puissance d’Allah, qui l’a soumise aux hommes pour mesurer le temps : ‘’Son cycle permet le calcul des jours. Mais au jour du Jugement qui sera proche, lorsqu’on verra la Lune se fendre, elle rejoindra le Soleil et s’éclipsera.’’
Parallèlement au calendrier solaire, imposé par les nécessités agricoles, l’islam est d’ailleurs soumis à un calendrier religieux institué par le prophète Mahomet en 631. Depuis, chacun des douze mois lunaires qui constituent l’année commence officiellement lorsque deux hommes de bonne foi témoignent qu’ils ont vu se lever la nouvelle Lune dans le ciel. De même, le début et la fin du jeûne du ramadan sont fixés à partir de la première apparition à l’œil nu, de la nouvelle Lune, ainsi qu’en témoigne Ibn Jobayr, qui se rendit en pèlerinage à la Mecque en 1184 : ‘’Certains s’imaginaient voir le croissant et le montraient; mais, s’ils fixaient leur attention, il s’évanouissait à leur regard et leur rapport s’avérait mensonger… Dieu veuille faire lever son croissant sur les musulmans en sécurité et foi!’’ Lié à la mort et à la renaissance, le croissant de Lune est également présent sur les tombes. Associé à l’étoile, le croissant de Lune devient d’ailleurs le symbole du paradis. C’est pourquoi il est omniprésent dans l’islam, sur les tombes, au sommet des minarets, et des mosquées ou sur les drapeaux du pays, plus souvent musulmans (Algérie, Tunisie, Turquie, Pakistan, Mauritanie, Azerbaïdjan, Turkménistan, Ouzbékistan…).

La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne

lundi 14 juin 2010

La nouvelle Lune

Dans l’Antiquité, les trois nuits sans Lune étaient redoutées car, l’absence en de la Déesse blanche, les plus grands périls pouvaient survenir. Les prêtres faisaient alors des sacrifices aux dieux des Enfers, afin d’éviter leur colère. Ce phénomène de Lune noire est dû au fait que la Lune se lève et se couche en même temps que le soleil; la Lune est alors en conjonction avec le soleil. Mais chaque jour, la Lune retarde son lever de cinquante minutes sur le mouvement du soleil. Elle devient alors faiblement visible dans le ciel, sous forme de nouvelle lune, jusqu’à se lever à midi et se coucher à minuit au moment du premier quartier.

L’apparition de la nouvelle Lune, ou néoménie, servait à fixer le calendrier des assemblées, des sacrifices ou des réunions religieuses. On avait coutume de se réunir sur les hauteurs pour épier dans la nuit la première lueur du disque lunaire. Cette vision était dûment constatée par le grand prêtre et officiellement annoncé au son des trompettes. Les Chaldéens, les Égyptiens et les Juifs ont longtemps respectés cet usage, encore en vigueur aujourd’hui chez les musulmans.
Après l’angoissant intermède des nuits sans lune, l’apparition de la nouvelle Lune était pour les Anciens, un signe de renouveau, de chance et de fécondité. Des rites particuliers venaient saluer ce retour chez les Éthiopiens, les Sabéens, les Perses, et les Grecs. Les Olympiades, crées par Iphitus, débutaient à la nouvelle Lune. Horace signale cette même fête chez les Romains. Chez les Gaulois, les druides attendaient la nouvelle Lune pour aller cueillir le gui en portant un crossant de Lune en guise de pectoral. La fête de la nouvelle Lune était également à l’honneur chez les Hébreux.

Saint Augustin vilipenda les anciens sabbats à la Lune . ‘’Il vaut mieux que les femmes pelotonnent la laine en filant le jour du Seigneur, que de danser impudemment et du matin au soir les jours de nouvelles Lune.’’ Entre le VIIe et le XIVe siècle, plusieurs conciles élaborés par l’Église catholique interdirent formellement les anciens cultes à la Lune. En 1310, le concile de Trèves déclara : ‘’Il n’est pas permis d’attacher une importance particulières aux phases de la Lune. On ne doit pas pour de tels jours, préparer des tables dans les maisons avec des lampes et d’autres sortes de lumières, par plus qu’on ne doit danser et chanter dans les rues.’’ Malgré ces interdits religieux, les gens du peuple continuèrent longtemps à honorer l’astre nocturne.

La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne

La Lune et le temps


Bien avant l’invention des horloges, les premiers hommes ont mesuré le temps en observant les phases de la Lune. Les cycles de la nouvelle Lune, de la Lune croissante, de la pleine Lune, de la Lune décroissante et de la Lune noire, visibles par tous, ont servis de repères temporels aux pasteurs, aux paysans, aux voyageurs.
Pour Mircea Eliade, ‘’la Lune est l’instrument de mesure universel. Le même symbolisme relie entre eux la Lune, les eaux, la pluie, la fécondité des femmes, celle des animaux, la végétation, le destin de l’homme après la mort et les cérémonies d’initiation.’’
La Lune est ainsi à l’origine du calendrier le plus archaïque, le calendrier pastoral, instituant la semaine de sept jours (car tout les sept jours la Lune adopte une forme nouvelle : nouvelle Lune, premier quartier, pleine Lune, dernier quartier) et le mois lunaire, correspondant à un cycle complet de lunaison. L’année comportait ainsi treize mois de vingt-huit jours, à quoi il fallait ajouter un jour supplémentaire pour rattraper les 365 jours du calendrier solaire.

La Lune; Mystères et Sortilèges, Édouard Brasey, Éditions du Chêne

Le soleil-père et la lune-mère (osages)


Osages (Amérindiens)

(Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi)

Il y a bien longtemps dans le pays où le ciel et la terre se rencontrent, et alors que les peuples anciens vivaient encore dans les deux mondes, deux frères grandirent sans jamais connaître leur père. Leur mère leur disait souvent qu’il était mort dans une grande bataille pendant qu’elle était enceinte. Mais en grandissant, les frères entendirent des rumeurs circuler parmi les anciens selon lesquelles leur père ne serait pas mort à la guerre, et n’aurait pas même été un guerrier, mais un étranger arrivé un soir dans leur monde. Plus étonnant encore, une rumeur insinuait que le soleil, qui voit tout du monde, était le seul à pouvoir dire la vérité aux deux frères. Ceux-ci décidèrent de découvrir cette vérité.

Le jour où les frères avaient prévu de partir pour leur grand voyage, à la rencontre du soleil, certains anciens les avertirent que l’entreprise était trop dangereuse. Ils savaient qu’aucun autre ancien n’était jamais parti à la rencontre du soleil. Malgré les mises en garde cependant, les frères n’y réfléchirent pas à deux fois et entamèrent leur long voyage à travers le ciel.

Ce fut vraiment un long voyage. Les frères virent leurs provisions diminuer et, à l’idée qu’il leur restait encore au moins une semaine de voyage, le plus jeune se demanda s’ils ne devaient pas faire demi-tour. Mais le plus âgé, ennuyé à la pensée que les anciens se moqueraient de leur retour rapide, et redoubleraient de commérages sur leur père, le convainquit de continuer.

Ils étaient presque morts de faim lorsqu’ils atteignirent le soleil. Ce dernier alla droit au but et leur dit qu’il était leur père. Mais ce n’est pas tout ce qu’il leur révéla : ‘’La femme qui vous a élevés comme ses enfants n’est pas votre vraie mère. Votre vraie mère est la Lune. Si vous ne me croyez pas, demandez-le-lui vous-mêmes. Elle va passer ce soir.’’

À la tombée de la nuit, les deux frères s’approchèrent donc de la Lune pour l’interroger. Comme prévu, elle leur confirma qu’elle et le soleil étaient leurs parents. Le plus jeune frère en fut très contrarié car il savait qu’ils ne pouvaient retourner parmi les anciens maintenant qu’ils ne faisaient plus partie de leur peuple.

La Lune baissa les yeux sans mot dire, puis elle désigna la terre et dit aux deux frères de vivre parmi les animaux. Les deux frères entamèrent donc un nouveau voyage vers la terre. Mais lorsqu’ils approchèrent de sa surface, ils constatèrent qu’elle était recouverte d’eau qui vint leur lécher les pieds et les fit tomber. Heureusement, ils furent brusquement entourés par un troupeau d’élans qui plongea dans l’eau et auquel ils demandèrent de l’aide.

Le chef du troupeau se tourna vers eux, et en un instant, tous les élans commencèrent à boire l’eau. Il ne leur fallut pas longtemps pour l’absorber entièrement et les frères ne tardèrent pas à retrouver un sol solide sous leurs pieds. Ils remercièrent chaleureusement le chef des élans pour son aide et invitèrent les animaux à partager leur vie sur terre. L’élan accepta. Plus tard, les frères apprirent à cultiver du maïs et des haricots qu’ils partagèrent avec les élans; mais bien sûr, ils déclinèrent poliment l’offre de ces derniers de partager leur herbe.

Mama Quilla ; déesse de la Lune (inca)

Ciel, terre et inframonde

(Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi)

Pour les Incas, une force divine habitait chaque chose dans la nature et le monde s’étageait sur trois niveaux : le supramonde, Hanaq Pacha, occupé par les dieux et les déesses, le monde-ci, Kay-Pacha, ou monde terrestre, et le monde d’en bas, Ukhu Pacha, terre de la mort.

Divinité du soleil, et pères des empereurs incas, Inti, le plus puissants des dieux, fit l’objet d’un culte absolu. Sacrifices, offrandes et rituels lui étaient consacrés avec d’autant plus de zèle que les Incas espéraient qu’une existence vertueuse les conduirait au paradis auprès du dieu soleil.

Mama Quilla (ou Mama Kilya), déesse de la Lune et épouse d’Inti, était tout aussi vénérée, notamment à Cuzco où un temple fut érigé en son honneur.Elle est la fille de Viracocha.

Outre au soleil et à la Lune, astres majeurs, les Incas portaient un intérêt particulier aux étoiles. C’est entre autres sur l’observation de la Voie Lactée, qu’ils établissaient le calendrier des récoltes, des semailles et des rituels, datant en fonction des étoiles la saison sèche et la saison des pluies. Rien d’étonnant donc à ce que les constellations de la Voie Lactée ou mayu (rivière) jouissent du statut de divinités, les Pléiades par exemple passant pour protectrices de l’agriculture.


Mama Quilla

Mère des Incas, et protectrice des femmes, Mama Quilla ou Mama Kilya, est aussi la principale divinité féminine du panthéon inca et, en son nom de déesse de la Lune, c'est elle qui réagit le calendrier et le temps qui passe. Au commencement elle était plus brillante que le soleil et Inti, jaloux de son éclat, lui jeta une poignée de cendres incandescentes au visage de manière à être le plus lumineux des deux.

Deux temples, l'un au Coricancha, à Cuzco, et l'autre à Machu Picchu, sont dédiés à cette déesse, associée au métal argent. Mama Quilla était l'épouse, en même temps que la soeur, du dieu soleil Inti. Cette union créa un précédent pour les mariages entre frère et soeur au sein de la famille impériale.

Si : déesse lunaire unisexe (moche)


(Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi)

Si, déesse lunaire de la Culture Moche

La culture moche (ou mochica) s’épanouit entre le IIe et le VIIIe siècle (période Intermédiaire précoce) le long du littoral du Pérou septentrional. Artisans de génie, les Mochicas excellaient dans l’art de la céramique comme dans la métallurgie. Ils furent aussi des joailliers et orfèvres de talent, de fabuleux maîtres tisserands et les créateurs d’incomparables fresques et frises.
Cet artisanat trahit leur nature belliqueuse, les guerres étant souvent l’occasion de remédier à la pénurie de victimes sacrificielles destinées à apaiser les dieux. Les Moches subirent inondations et séismes à répétition, signes de mécontentement divin; plus les conditions météorologiques étaient extrêmes, plus se faisait sentir la besoin de sacrifice.

La forme la plus répandue de sacrifie consistait à trancher la gorge du supplicié, puis l’on offrait le cadavre et le sang de la victime aux dieux. Une statue terrifiante montre un personnage d’aspect satanique (dieu ou bourreau) tirant les cheveux d’un homme, prêt à l’égorger. Des sites funéraires ont livrés les squelettes de jeunes filles frappées à la tête à coups de massues et jambes arrachées.
Ai Apac, dieu de la création, l’une des principales divinités du panthéon moche, est le précurseur du dieu Viracocha. Dieu distant et froid du ciel, et des montagnes, Ai Apac est omniprésent dans l’iconographie moche, souvent représenté sous les traits d’un guerrier féroce, les yeux bridés, une bouche aux crocs aiguisés, une ceinture et une coiffe faites de serpents.

Si (la Lune) est également le nom de la déesse unisexe de la Lune, par ailleurs en charge de la fertilité, de la pluie et de la mer. À la différence d’Ai Apac, plutôt solitaire, Si prend une part active à l’existence des mortels. Le Huaca de la Luna (temple de la Lune) fut érigé en son honneur.

La Lune joua un rôle fondamental dans la culture des Mochicas, plus encore que le soleil. L’implacable soleil du désert passait plus pour un ennemi qu’un ami, et la majorité des cérémonies se tenaient à la nuit tombée.

La divinité la plus redoutée, la plus sanguinaire aussi, portait le nom de Dieu décapiteur. Parfois dépeint sous les traits d’une créature mi-homme, mi-araignée, ou mi-homme mi-jaguar, son effigie est omniprésente dans l’artisanat, notamment sur les céramiques et bas-reliefs des lieux rituels. Le Dieu décapiteur, barbu, montre quatre crocs émergant d’une grande bouche difforme et à des yeux perçants.
Malheureusement, aucun mythe ni légende ne semble avoir survécu à cette ère.

Xochiquetzal : Fleur de quetzal (aztèque)


Xochiquetzal : Fleur de quetzal

(Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi)

Xochiquetzal, dite aussi Fleur-Plume, est présentée coiffée de plumes de l’oiseau quetzal. Divinité polyvalente, elle est aussi bien déesse de la Lune, des fleurs, du mariage et des enfants, que patronne des artistes et des tisserands. Jeune et avenante, réputée pour sa beauté, Xochiquetzal est aussi une ardente protectrice des valeurs familiales. C’était l’épouse du dieu de la pluie Tlaloc, mais Tezcatlipoca se prit à la désirer si ardemment qu’il finit par en perdre un pied dans sa lutte pour gagner son amour.

Elle est aussi déesse de la fertilité, des jeux, de la danse, et de l’agriculture. Son cortège était composé de papillons et d’oiseaux. Elle est aussi la déesse des artisans, des prostituées sacrées et des parturientes. Elle réside dans le neuvième ciel, la région du vent d’obsidienne itzeechecayan. Elle a pour frère jumeau le dieu Xochipilli. Tezcatlicopa l’envleva et elle fut forcée de se marier avec lui, mais elle eu aussi d’autres époux; Ixotecuhtli, Tlaloc et Centeotl. Elle est la mère de Quetzalcoatl, qu’elle a conçu avec Mixcoatl.

Ixchel: déesse de la Lune (Maya)

Ixchel déesse lunaire des Mayas

Riche personnalité qu’Ixchel, associée à la Lune, aux marées et aux inondations. Pour les uns, c’est l’épouse du dieu suprême Itzamna, pour les autres la compagne du dieu soleil Kinich Ahau (deux époux qui pourraient bien être les deux visages d’une seule divinité).

Une fois mariée, Ixchel découvrit sa stérilité et plongea dans un grand désespoir (en fait, la déesse était dénuée d’organes reproducteurs). Un jour, un cerf parut et piétina son ventre, la rendant ainsi apte à porter des enfants, le Bacabs.
D’un caractère capricieux et profondément lunatique, Ixchel est la bienfaisante déesse arc-en-ciel, protectrice de la maternité, l’inventrice de l’art du tissage. Mais on la connaît également sous les traits d’une vieille harpie, un serpent noué autour de la tête, des ossements ornant sa robe (à l’image de la déesse aztèque Coatlicue). Elle est représentée une cruche à la main qu’elle déverse, attentionnée, sur les cultures ou, rageuse, sous forme de déluge.

Le Bacabs
Itzamna le dieu suprême et Ixchel la déesse de la Lune eurent quatre fils, connus sous le nom collectif du Bacabs. Issus de parents haut placés, ils occupèrent à leur tour un haut rang dans le panthéon maya. La terre étant plate et carrée, les quatre frères eurent pour tâche d’en soutenir les quatre coins ainsi que de supporter les treize strates de la voûte du ciel. Souvent dépeint les bras levés, le Bacabs apparaît également sous la forme de jaguars et est par ailleurs associé aux quatre points cardinaux tels qu’ils sont ordonnés par l’arbre du monde maya : nord (blanc), sud (jaune), est (rouge) et ouest (noir). Le plus connu de la fratrie est Chac, le dieu de la pluie, et selon certains experts, le Bacabs serait les quatre visages de ce seul dieu.

Paragraphes précédents tirés du livre; Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi

Mythe et informations complémentaire

Ixchell est une magnifique et ancienne déesse lunaire vénérée par les Mayas. Elle est la mère de plusieurs dieux et régule le cycle de la vie et de la mort. Elle est la gardienne des âmes, et vit son existence tant dans la peau d’une magnifique jeune femme lumineuse et séduisante, que dans la peau d’une sage matriarche sombre et puissante.

Le mythe d’Ixchel raconte qu’elle prit le Soleil pour amant, mais son grand-père en fut furieusement contrarié. Son grand-père lança donc sur elle, une attaque de foudre et la tua. Durant treize jours ensuite, les libellules chantèrent pour elle, en deuil. La magie de leurs chants provoqua sa résurrection. Elle reprit alors possession de sa vie, et retourna auprès du Soleil, mais leur liaison fut brève, car le Soleil l’accusa d’infidélité avec son frère. Elle fut alors évincée des cieux, mais pas pour longtemps. Le soleil comprit qu’il ne pouvait se passer de la compagnie de la magnifique déesse, et la supplia de revenir. Elle revint, mais peu de temps après son retour, le Soleil redevint jaloux à nouveau. Une légende raconte qu’il s’est emparé de son éclat, après une violente querelle. La laissant en possession d’une brillance argenté, lui ayant volé sa lumière solaire dorée. Elle se sentait trahie et, triste, elle le quitta.Cette fois, elle le quitta pour de bon. Depuis lors, elle demeura invisible au soleil, demeurant sous le couvert de la nuit et prenant la forme du jaguar. Elle devint véritablement libre, allant et venant selon ses uniques et propres désirs, ne laissant plus jamais personne être maître de sa vie et de sa destinée.

Ixchel était aussi celle qui arrosait les semences, en répandant la pluie, et son cet aspect, elle était nommée ‘’Dame Arc-en-ciel’’. Elle tire d’ailleurs son nom du mot arc-en-ciel (chel signifiant ceci et Ix signifiant déesse). Les femmes mayas au moins une fois dans leur vie, devait compléter un pèlerinage sur l’île sacrée d’Ixchel ( « île des femmes » Isla de las Mujeres), pour lui offrir des présents et recevoir sa bénédiction. Durant des centaines d’années, des femmes firent ce pèlerinage par bateau, et plusieurs des autels dédiés à Ixchel existent encore sur l’île.

Ixchel est une déesse forte, qui refuse de devenir une victime et qui prend en pleine main, possession de sa vie et de ses moyens. Elle refuse tout oppression. Elle fait face à l’adversité, sans detours. Elle s’alloue sans honte et sans remords, le pouvoir de choisir.

Ixchel est la déesse de la maternité, des sages-femmes, de l’obstétrique, de la médecine, de la fertilité et de la guérison. Elle préside aux naissances, et protège les futures-mères. Déesse de guérison et de médecine, elle est la patronne des médecins et des shamans (hechiceros). Ces derniers utilisaient des amulettes contenant de petites idoles et des pierres de divinations également, lors de rituels sous l’égide d’Ixchel.

Le lien entre cette déesse et la Lune est indéniable; elle en est la lumière, le mystère et l’expression de toutes ses phases. Elle a aussi cependant, un lien privilégié avec la terre. Un visage d’elle est celui d’une femme à la tête enserrée par un serpent, des os ornant sa jupe, et des oreilles et des griffes de jaguar composant sa physionomie. Sous sa forme de jaguar (forme sous laquelle elle voyage entre les mondes et échappe au Soleil) elle représente à la fois une shamane et une guerrière lunaire venant errer et se balader sur terre. Il ne faut pas oublier qu’elle est aussi celle qui arrose la terre, les champs et les semences. En plus de la lune et de la terre, elle est aussi déesse des pluies, des marées, des inondations, des tempêtes, de la foudre, des éclairs, du tonnerre et des catastrophes. Elle est déesse des cycles, du pouvoir sacré féminin, de la sexualité sacrée. Elle est à l’image de la Lune; une et multiple, et elle est déesse puissante, indépendante et auto-suffisante.

Elle personnifie la lune, mais une kyrielle de symboles lui sont associés. L’arc-en-ciel, par exemple, qui pour les mayas était un symbole de la fin de la destruction et de la naissance d’un âge nouveau de changement. La Lune électrique aussi, qui est placée sous le signe du cerf, qui est un animal majeur chez les mayas, parc qu’il est l’une des formes du dieu Tohil (dieu du tonnerre). Un dieu qui apparaît sous la forme d’un cerf blanc en général (symbole de la puissance virile et sexuelle masculine fertile) et apparut en cerf rouge à la déesse Ixchel.
De nos jours, dans le sud du Mexique, la déesse Ixchel est encore honorée, lors du Festival d’Ixchel, se tenant le 8 décembre. Ce festival est animés de processions, de bénédictions de bateaux et de champs.

L’île de Mujeres (l’île des Femmes) située près du Yucatan au sud du Mexique, est dotées de nombreuses statues de femmes. Ainsi que de temples, dédiés à Ixchel. Le plus important temple d’Ixchel situé à la pointe sud de l’île sur une falaise près du phare à malheureusement presque été entièrement balayé par le terrible ouragan Gilbert en 1988. On peut encore y deviner les murs et l’architecture. Le lieu servait aussi de poste d’observation astronomique.

Les épreuves de Hunahpu et Xbalanque (Maya)


(Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi)

Par un jour de chasse, les jumeaux héroïques avaient capturé un rat et s’apprêtaient à la jeter au feu quand l’animal leur raconta la mésaventure survenue à leur père et oncle dans le monde inférieur. Le rat évoqua également l’arsenal du jeu de la balle (casques, ceinturons, bracelets de protection et genouillères) dissimulé dans la maison de leur grand-mère.

Comme Hunahpu et Vucub Hunahpu avant eux, la seconde génération de jumeaux affectionnait le jeu de balle. Il fut alors convenu que sitôt l’occasion se présenterait, les fils vengeraient les pères. Les cris de leurs parties incessantes ayant fini par provoquer le courroux des seigneurs de Xialba, les jumeaux furent priés de se rendre dans l’inframonde.

Ainsi que l’avaient fait leur père et oncle par le passé, les jumeaux franchirent les trois rivières fatales et, enfin parvenu au monde inférieur, ils eurent à se soumettre à une série d’épreuves. Les frères survécurent aux dangers de chaque nuit passée dans la maison des Ténèbres, la maison des Couteaux d’obsidienne, la maison du Jaguar, la maison du Froid et la maison du Feu, déjouant les pièges et les ruses des seigneurs de la mort. Les jumeaux passèrent leur dernière nuit dans la maison des Chauves-souris dont la plus scélérate arracha la tête de Hunahpu d’un coup de dents. Puis les seigneurs forcèrent Xbalanque à faire une partie de pok-a-tok avec la tête de son frère en guise de balle. Vif et rusé, Xbalanque subtilisa un lapin qu’il maquilla en balle, récupérant ainsi la tête de son frère Hunahpu qu’il s’empressa de rattacher au corps.

Plus tard, les jumeaux héroïques se soumirent au sacrifice par le feu. Ils revinrent à la vie quelques jours plus tard, émergeant de l’eau sous la forme d’êtres poissons. Ils arpentèrent dès lors l’inframonde, distrayant ses habitants par des chants, des danses et des tours de magie. Puis les deux plus puissants seigneurs des ténèbres convoquèrent les jumeaux à une cérémonie où ils furent sommés de se sacrifier une fois encore. Les jumeaux s’exécutèrent avant de revenir instantanément à la vie. Les seigneurs exigèrent de Hunahpu et Xbalanque qu’ils opèrent la même magie sur eux-mêmes, ce qui fut fait, les jumeaux s’abstenant seulement d’inverser le processus qui aurait permis la résurrection des seigneurs. Xhialba plongea dans des ténèbres plus épaisses encore qu’auparavant et les jumeaux victorieux montèrent aux cieux, métamorphosés bientôt en soleil et en lune.

jeudi 10 juin 2010

Présages célestes (Océanie)


(Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi)

Les aborigènes étaient de grands observateurs des mouvements des corps célestes dans le ciel nocturne, dont les changements marquaient certains événements terrestres. Le halo de la Lune, par exemple, indiquait à certains groupes des Kimberley le début de la période d’initiation des jeunes garçons. Dans les Monts Macdonnell du centre de l’Australie, en revanche, ce même halo était considéré comme une corde de fourrure d’opossum faite par l’ancêtre Lune roulant sa main à plat de long de sa jambe; de telles cordes sont utilisées pour les ornements de cérémonies.

Thaparra; l’homme-lune (Océanie)


(Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi)

Les Tiwis vivent sur les îles Melville et Bathurst au nord de Darwin, dans le Terrtoire-du-Nord. Avant l’installation des européens ils étaient très isolés des cultures aborigènes du continent du fait de la largeur du détroit Clarence et de la force de ses vagues qui empêchaient la navigation en canoë. Les Tiwis croient que pendant la période Parlinari de la création, une vieille femme aveugle du nom de Mudunungkarla avait surgît du sol à Murupianga, au sud-est de l’île Melville. Elle avait trois jeunes enfants : deux filles; Wuriupranala et Murupiangkarla, et un garçon, Purrukuparli. Elle se traîna vers le nord, portant ses enfants au sein, et ce faisant, donna à la terre beaucoup de ses formes actuelles avant de séparer les îles du continent. Elle y creusa ensuite de nombreux puits d’eau douce et y laissa plantes et animaux pour permettre à ses enfants de survivre après son départ.

Soucieux de créer des familles, Purrukuparli rendit visite aux différents enfants esprits pour les ramener à la condition humaine. Lui-même vivait sur l’île de Melville à un endroit appelé Impanari avec sa famille; sa femme Prima, son bébé bien-aimé Tijinini et son frère célibataire Thaparra. Comme sa mère, Purrukuparli était un ancêtre créateur majeur. Un jour, Jumuru, L’aigle australien à queue triangulaire, et Mudati, le milan à queue fourchue, firent du feu en frottant deux bâtons l’un contre l’autre. Ils décidèrent de demander à Purrukuparli de l’éteindre, mais ce dernier vit que le feu avait de la valeur car il tenait chaud et cuisait les aliments. Il alluma une grande torche d’écorce qu’il donna à sa sœur, Wuriupranala la femme-soleil, et une plus petite qu’il confia à son frère Thaparra l’homme-lune; la différence de taille des deux troches explique pourquoi la lumière du soleil est encore aujourd’hui plus forte que celle de la Lune. Purrukuparli réalisa ensuite les premiers grands mâts peints pour les Tiwis, créa des chants et des danses, et instaura les cérémonies d’initiation kurmala.

Comme la plupart des familles aborigènes, Purrukuparli et Pima étaient séparés durant la journée. Prima partait chaque matin chercher la nourriture dans le bush, portant bébé Tijinini, tandis que Purrukuparli allait chasser. Elle revenait au campement avec Tijinini et de la nourriture en fin d’après-midi et Thaparra prit l’habitude de la retrouver pendant la journée : ils laissaient Tijinini à l’ombre et partaient plus loin s’aimer. Cette pratique illicite durait depuis quelques temps, lorsque, par une journée particulièrement chaude, Pima tarda à rentrer. Le soleil se déplaça et brûla Tijinini qui en mourut.

Lorsqu’il revint, il trouva son fils mort et sa femme disparue. Purrukuparli fut accablé de douleur et de rage. Et lorsqu’il découvrit ce qui s’était passé, il battit durement Pima avec son gourdin. Pleine de remords, cette dernière chanta une chanson qui disait : ‘’Mauvaise femme que je suis d’avoir causé la mort de mon fils.’’ Purrukuparli refusa à Thaparra les trois jours nécessaires pour ramener Tijinini à la vie et les deux ancêtres se battirent avec des bâtons fourchus, d’un bout à l’autre de l’île Melville. Tous deux furent blessés au visage et au corps. Lorsque le combat fut terminé, Purrukuparli prit le corps de son fils, qui était enveloppé dans de l’écorce de cajeputier, et entra à reculons dans la mer en disant : ‘’ De même que mon fils est mort, et ne reviendra jamais, il en ira pour tout les hommes.’’ La période de la création se terminait. À l’endroit où Purrukuparli se noya, un tourbillon apparut et l’empreinte de ses pieds resta marquée au sol. Avant de mourir il donna à Thaparra un coup de poignard dans l’œil et le tua. Thaparra devint la Lune. Bien que mort, il possède la faculté de revenir à la vie après trois jours de ténèbres, sous la forme d’une nouvelle Lune. Les taches sombres à la surface de la Lune sont les blessures que son frère Purrukuparli lui infligea en se battant avec lui.

Pima resta toute seule dans le bush et fut transformée en courlis de terre. Cet oiseau émet un cri plaintif dont les Tiwis affirment, lorsqu’ils l’entendent la nuit, qu’il s’agit de Pima appelant son fils mort. Le courlis porte une marque sombre sur la tête, là où le gourdin de Purrukuparli frappa violemment Pima.
Les Tiwis ont aussi une chanson qui aurait été chantée par Pima en deuil après que Purrukuparli eut tué son amant Thaparra. Il y a peu, les femmes la chantaient pour inciter leur mari à prendre des mesures lorsque leurs relations illicites commençaient à être connues de toute la communauté.

Pe, la Lune des Pygmées


(Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi)

Les mythes pygmées présentent plusieurs aspects et varient à l’intérieur d’une vaste région géographique. À l’instar des peuples san et koi, l’univers est au centre de leur mythologie : l’homme retire son essence spirituelle des étoiles, du soleil et de la lune sur lesquels règne l’être suprême. Le feu spirituel fait partie de cet ensemble; il vient du ciel à la naissance et y retourne à la mort. Le feu est sacré, et les Pygmées le gardent dans des boîtes à feu qu’ils emportent avec eux en voyage.
Pe, la Lune, est associée à la fécondité et ses fêtes sont célébrées par les femmes, tandis que celles dédiées au soleil sont réservées aux hommes.

Création du jour et de la nuit (Afrique)


Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi

La création du jour et de la nuit; le mythe de la chauve-souris
De nombreuses histoires évoquent la création de la nuit. L’une d’elles vient du peuple kono en Sierra Leone, et raconte comment le créateur a, le jour, apporté la lumière du soleil, et au crépuscule, celle de la Lune, pour qu’il ne fasse jamais noir et jamais froid. La divinité demanda à la chauve-souris d’apporter un panier de ténèbres à la Lune, mais, fatiguée, la chauve-souris posa son fardeau pour se reposer et manger. Pendant ce temps, des animaux découvrirent le panier et l’ouvrirent, ce qui permit à l’obscurité de s’échapper. Depuis ce jour, la chauve-souris dort le jour et se réveille au crépuscule pour poursuivre son éternel voyage, en quête de l’obscurité enfuie, et essayer vainement de la remettre dans son panier pour accomplir la mission que lui avait confiée la divinité.
Dans le panthéon des dieux yorubas, Olorun, la divinité suprême, est le créateur de l’univers à qui l’on doit le jour et la nuit. Cet être suprême apparaît également dans la séparation du jour et de la nuit chez les Abaloyias au Kenya : Wele, le dieu créateur met le soleil et la Lune dans le ciel. Mais le soleil lutte contre la Lune et la détrône : la Lune fait alors tomber le soleil. Enfin, Wele décrète que le soleil doit percer le jour et que la Lune brillera la nuit.
Une ancienne histoire twa évoque également la responsabilité du dieu suprême Khonvum dans la création et la mise en place de la terre et du ciel, de la forêt et des animaux. La nuit c’est à Khonvum qu’il revient de veiller à ce que le soleil soit de nouveau bien présent le matin. Les conteurs twas racontent qu’il rassemble les fragments brisés des étoiles et les jette sur le soleil pour être sûrs qu’il se lèvera de nouveau.

Dans d’autres histoires, la nuit et la mort sont réunies. Un mythe Massaï parle du personnage ancestral, Le-eyo, qui, le jour de la mort d’un enfant, devait proclamer que cet enfant devait partir puis revenir; c’était également à lui de dire à la Lune de s’éclipser et de rester à distance. Le pauvre Le-eyo, extrêmement perturbé lorsque son fils mourut, dit par erreur à son enfant de partir et de rester à distance, et à la Lune de s’éclipser, puis de revenir. Les Massaïs disent que c’est à cause de cette erreur que la Lune respecte le cycle selon lequel elle ne cesse de se lever, puis de s’éclipser, de briller et de pâlir.


Le Mythe de Mawu et Lisa
L’histoire de Mawu et Lisa (la Lune et son frère jumeau le soleil) est présente chez les Fons qui habitent l’ancien Dahomey (actuel Bénin). Ces deux personnages sont unis en un seul créateur androgyne. Mawu-Lisa, qui surveille plusieurs dieux : celui du temps, celui de la terre, celui du métal et celui des forêts; ils ont par ailleurs une fille, Gbadu. Mawu-Lisa a créé le monde puis a délégué différentes responsabilités à d’autres dieux. Cette histoire de la création est semblable à celles que l’on trouve dans d’autres tradition : elle évoque une déroulement de la création qui évolue sur plusieurs jour pour aboutir, le dernier jour, à la création de l’homme.

L’histoire qui relate leurs combats des Fons, un groupe ethnique de guerriers, est complexe. Certains spécialistes pensent que les Fons se sont peut-être appropriés les dieux de leurs ennemis vaincus, ce qui explique sans doute en partie la composition de leur panthéon de dieux. En temps de guerre, les dieux des vaincus devaient être apaisés, aussi étaient-ils assimiliés au panthéon des Fons. Mawu-Lisa provenait du peuple aja, originaire du Dahomey occidental.

Dans un autre mythe, on raconte que Mawu et Lisa sont les enfants d’une mère primitive, Nana Buluka, créatrice du monde. La nuit et le jour sont séparés; Mawu, la Lune, vit à l’ouest et Lisa, le soleil, à l’est. La distinction entre le masculin et le féminin est également présente, puisque le personnage féminin de la lune s’unit au personnage masculin du soleil lors de l’éclipse. Le soleil est féroce et paternel et la lune est douce et maternelle. Pour les Fons, les éclipses sont le signe de Mawu et Lisa se retrouvent, s’unissent, ce qui dans le passé s’est traduit par la naissance d’une succession de dieux tous jumeaux.

Luonnotar (Mythe de création finnois)


(Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi )

Le mythe de la création dans le Kalevala (Finlande) raconte comment Luonnotar, une vierge, se lasse de la vie solitaire et stérile qu’elle mène au paradis et se laisse tomber du haut des cieux dans le vide. Elle y flotte pendant sept siècles jusqu’à ce qu’un aigle apparaisse, installe un nid sur ses genoux et se mette à couver ses œufs. Finalement les œufs tombent des genoux de Luonnotar; le jaune se transforme en soleil (Paiva) et le blanc, en Lune (Kun), et les fragments de la coquille, en étoiles.

Te Marama, la Lune (Océanie)


Mythes et Légendes du Monde Entier, Éditions de Lodi

Tous les êtres vivants sous la Lune mourront, tandis que ceux qui sont au-dessus d’elle vivront éternellement. Le destin de Te Marama (la Lune) est cependant différent puisqu’elle meurt tout les mois pour revivre de nouveau. La Lune est également associée au cycle menstruel des femmes et souvent mentionnée sous le nom de Hina (vierge), comme dans le dicton ‘’Na Hina te po, na Hina te ao’’ (de Hina procèdent le jour et la nuit).

D’après une légende de l’extrême nord de l’île du Nord, Rona, une femme, sortit une nuit puiser de l’eau avec sa gourde. La Lune passa derrière un nuage, de sorte que Rona trébucha et maudit la Lune de ne pas lui donner de lumière. Cette dernière se mit en colère et descendit s’emparer d’elle. Rona s’agrippa à un arbre mais il fut arraché du sol avec les racines. Depuis, lorsque la Lune est pleine, on peut y voir Rona avec sa gourde et son arbre. Les insultes qu’elle cria à la Lune sont parfois considérées comme l’origine des malédictions et diffamations, et un dicton y fait référence : ‘’Ka mahara ki te he o Rona’’ (rappelle-toi de l’erreur commise par Rona). Rona était supposée contrôler les marées, d’où son autre nom ‘’Rona-whakamau-tai’’ (Rona gardiennes des marées). Les tribus de l’ouest de l’île du Nord racontent une histoire similaire dans laquelle Rona est un homme, un rangatira (grand chef) contrarié de devoir puiser de l’eau en l’absence de sa femme. Dans le Sud de la baie de Plenty et la région d’Urewera, Rona sortit chercher de l’eau avec sa sœur Tangaroa-a-roto et lorsqu’elle insulta la Lune, deux deux femmes furent emportées et devinrent les épouses de la Lune. Dans la baie de Hawke et certaines régions de l’île du Sud, les phases de la Lune et ses éclipses étaient considérées comme les résultats des disputes permanentes entre la Lune et Rona.

mercredi 9 juin 2010

Tarots, Lune et Oracles

Ici et là, en cet espace qu’est ce blog entièrement dédié à la Lune, vous pourrez retrouver quelques photos et significations de l’Arcane Majeur de La Lune, selon divers tarots et oracles. Le but est bien entendu de partager quelques belles cartes; de jolies images où figure la Lune. Mais aussi, de faire la lecture de ce que chaque tarot ou oracle à a raconter au sujet de la Lune et de sa fertile symbolique. Il est en effet intéressant non seulement de voir les liens communs qui se retrouvent d’un tarot à un autre, d’un oracle à un autre, mais aussi, de noter les différences d’interprétations. Au fil des découvertes, des symboles inaltérables et incontournables se dessinent, revenant sans cesse, d’un tarot à un autre, d’un oracle à un autre. Il s’agit des symboles typiques liés à la Lune dans le Tarot et les oracles. Selon les influences créatives des différents auteurs, il est aussi intéressant de constater des variantes, des ajouts et des mariages. Le tarot des Druides du couple Carr-Gomm, inspiré largement du tarot de Marseille, allié à de forts symboles druidiques et wiccains, donne une vision intéressante, complète et actuelle de l’arcane de La Lune. On y fait le lien avec l’univers païen contemporain, l’univers où la Déesse renaît dans la conscience collective. On y retrouve aussi quelques clés anciennes héritées du Tarot de Marseille. Le Tarot de la Licorne, est très près du Tarot de Marseille, avec quelques ajouts de la part de l’auteur, une médium qui a su allier ses influences féériques (liés à la Licorne comme emblème de ce monde pour elle) aux clés classiques du Tarot de Marseille.

Comme quoi on ne réinvente pas la roue, mais qu’il est intéressant et fascinant de constater les caractéristiques et clés associées à la lune en divination (tarots et oracles) qui viennent et reviennent toujours. Tout en ouvrant un œil plus vaste sur d’autres données non exemptes de pertinences. Il faut savoir se laisser toucher par un tarot ou un oracle, et sa singularité.Ainsi, la divination devient plus ‘’amicale’’ ou accessible. Il y a une variété quasi infinie de Tarots et d’oracles de tout acabit; au fil du temps et de mes découvertes, je me ferai un plaisir de poser ici images et significations… Par simple plaisir, et pure curiosité, et surtout, un amour infini et immodéré de la Lune sous toutes ses formes et ses aspects!

La Lune dans le Tarot de la Licorne


XVIII La Lune

(Le Tarot de la Licorne, par Suzanne Star et illustré par Liz Hilton, Édité par Carta Mundi)

Sur le dessin, un troubadour caresse gentiment sa mandoline, essayant de plaire à la femme qui se trouve debout, la main sur la hanche et qui a l’air assez indécise. Elle n’a pas vraiment l’impression de contrôler pleinement la situation. Elle se sent interpellée par la Licorne spirituelle et par la pleine Lune, et elle est attirée par la musique apaisante. Elle est toutefois prédisposée à des sauts d’humeur, symbolisant par là les émotions bouleversées de la femme. Sur le sol, une écrevisse est sortie de sa sombre mare pour voir ce qui se passe; cette créature sombre et mystérieuse représente nos propre soupçons et insécurités enfouis, les choses qui peuvent parfois intriguer notre esprit. La Licorne se cabre vers la pleine Lune, indiquant une conscience et un aboutissement spirituels devant mener à une expérience qui devrait être éclairante au niveau spirituel.

Signification divinatoire : Des sentiments subconscients rendus confus par des perturbations émotionnelles. Insécurité. Mauvais amis. Calomnie. Désillusion.

Signification opposée : Il pourrait y avoir une indication d’abus de drogues ou d’alcoolisme, comme tentative de fuite. Personne indigne de confiance.

La Lune dans le Tarot des Druides


XVIII
La Lune


(Selon Le Tarot des Druides, de Philip et Stéphanie Carr-Gomm, Éditions Véga)

Un croissant de Lune montante brille dans le ciel, sa pâle lumière se reflète dans la mer. À l’avant-plan, un crabe sort de l’eau. Deux pierres dressées forment un passage : elles sont les deux pierres représentées dans la carte de la Grande Prêtresse, mais nous les considérons maintenant depuis l’autre côté. Entre le rivage et les pierres, un loup et un chien hurlent à la Lune. Un sentier difficile venant du rivage passe entre les deux canins et les deux pierres, et continue à travers les collines. Les deux pierres représentent la Porte de la Peur qui mène à la Renaissance, et le loup et le chien sont les Gardiens du Seuil, et aussi des alliés et guides potentiels dans l’Autre-Monde, qui s’étend au-delà du passage.

La Signification de la Lune
Le chemin qui traverse la vie peut parfois être difficile, mais plus nous pénétrons le mystère de l’existence, plus la récompense est riche. Si loin que nous ayons pu voyager, nous pouvons encore être victime de l’illusion, mais ce n’est pas une raison pour reculer. La peur nous protège du danger et met en lumière nos limites émotionnelles, mais cette carte nous dit que la peur peut-être aussi notre allié et notre maître. Le chien et le loup hurlent à la Lune, et il faut du courage pour passer entre eux, vers une destination que nous ne pouvons pas voir. Mais si nous avons le courage de le faire, nous nous apercevrons qu’ils sont devenus nos alliés et nos guident dans l’Autre-Monde qui nous protègent et nous montreront la voie.
Il est dit que la carte La Lune ‘’révèle ce que la Grande Prêtresse cache’’, et ici nous entrons dans le monde de la Déesse et des mystères féminins les plus profonds. Dans la carte La Grande Prêtresse, nous la voyons invoquer la Lune et jouer le rôle d’intermédiaire humain entre La Lune et la Déesse. Maintenant elle s’est écartée, et nous pouvons contacter ces forces directement, si nous pouvons vaincre notre peur et les dangers de l’illusion.

La Lune est associée aux menstruations, et ainsi, avec le processus naissance mort et renaissance; la créativité sous toutes ses formes. Quand nous entrons dans le monde de la Lune, nous allons à une source de créativité : le monde de l’imagination et des rêves; un monde mystérieux et intrigant qui peut nous plonger dans l’illusion et aussi nous inspirer des visions. C’est le monde de l’enchantement, qui peut être positif et négatif. C’est ici que nous devons user de nos facultés de discrimination; telles qu’elles sont représentées dans La Justice, qui est juste au-dessus de La Lune quand le Grand Arcane est disposé en trois rangées.
Au centre de chacune de ces rang.es, de ces trois niveaux d’initiations, il y a une carte qui représente une épreuve ou un défi. Le Seigneur, La Justice et La Lune. Le défi représenté par la Lune consiste à affronter vos peurs, et à utiliser votre discrimination pour séparer la vérité de l’illusion, tout en vous permettant d’être ouvert au monde de l’imagination et de la vision psychique.

Mots clés : éveil psychique, rêves, imagination, révélation profonde des mystères féminins, retrait, faire face à ses peurs.

Sens : Changement, imagination et créativité. Parfois, trouver cette carte dans un tirage peut indiquer un voyage émotionnel difficile, et vous pouvez éprouver un sentiment de solitude ou d’isolement. Mais souvenez-vous de l’homologue numérologique de la carte : IX L’Ermite. Vous pouvez avoir un sentiment de solitude, mais L’Ermite est là comme guide intérieur, son compagnon le loup, est toujours prêt à vous aider et à vous protéger. Comme la Lune, notre vie à ses phases, et tout sentiment de solitude ou de confusion que vous pouvez ressentir changera, quand cette phase d’expérience atteindra son achèvement naturel. Cette carte peut aussi signifier une période de changement, ou l’arrivée dans votre conscience de matériau venu de l’inconscient, symbolisé par le crabe sortant de la mer. Cela peut vous bouleverser, mais cela peut aussi vous aider dans votre processus créatif. Ayez ceci à l’esprit : le contraire de la peur est la confiance, et si vous vous laissez guider par la confiance, vous passerez bientôt par l’expérience de la peur, pour en ressortir plus fort et béni par la Déesse.
Par-dessus tout, c’est une carte d’imagination, de fantaisie, de vision, et de travail créatif, énergétisée par ces forces. Que vous éprouviez ou non de la peur, une attitude de confiance combinée avec le discernement vous permettra d’utiliser les qualités apportées par la Lune de la façon la plus efficace pour votre vie.


Le message de La Lune est
La peur est un maître et un allié puissant. Si vous pouvez franchir les portes de la mort, vous arriverez au monde de la Déesse, qui vous octroiera une vision intérieure.



Mots clés : confusion, fantasmes, dépression, consommation de drogues, difficultés cachées.

Sens inversé : Si vous avez déjà fait des cauchemars,, vous devez savoir à quel point le monde intérieur de l’imagination peut être terrifiant. Si vous trouvez La Lune inversée dans votre tirage, cela peut indiquer une période de confusion, ou même de débat avec de graves problèmes résultant de perturbations dans votre psyché. Cela peut suggérer que vous, ou d’autres gens, avez dit des mensonges, ou que vous êtes impliqué dans une relation entachée de fantasmes fondés sur des illusions et des projections. Si vous avez besoin de prendre d’importantes décisions, ou de vous engager, soyez très prudent!

mardi 8 juin 2010

Séléné; mythologie lunaire


Filiation et apparence
Déesse grecque, fille des Titans Hypérion et Théia, et sœur d’Hélios le Soleil et d’Éos l’Aurore. Pour sa part, elle est déesse de la Lune, et en particulier de la Pleine Lune. En effet, elle est particulièrement associée à cette phase de la Lune. Car elle fait partie d’une trinité qui est la suivante : Artémis (croissant de Lune), Séléné (Pleine Lune) et Hécate (nouvelle Lune). Elle est cependant l’essence même de la Lune et sa plus pure représentation. Elle est l’astre lui-même, et pour les romains, elle sera connu sous le nom simpliste de Luna. Fait intéressant, selon l’Hymne homérique à Hélios, elle serait la fille d’Hélios et d’Euryphaessa. Cependant, les sources qui causent de cette filiation sont beaucoup moins nombreuses, et moins connues. Elles ont pourraient-on dire, une importance poétique et une richesse de liens et de symboles, sans guère plus. Il est intéressant de noter qu’elle est considérée comme une déesse archaïque.

En effet, Hélios et Séléné sont des déités préolympiques. Quand Hélios terminait sa balade dans le ciel, sa sœur Séléné prenait le relais, quittant le royaume d’Océanus, territoire aqueux qui ceinturait le monde, l’entourant. Alors que la nuit arrivait, la déesse quittait donc ce royaume des eaux, pour regagner le ciel. Commençait alors le voyage de Séléné au travers les étoiles.

Une autre filiation qui trouve son origine et son explication dans l’époque où s’installa le règne de la toute-puissante Artémis, est la suivante : Séléné serait tout comme Artémis, fille de Zeus. Il s’agit là d’une récupération opérée pour mettre les deux déesses au même niveau. À cette même époque, on en a aussi fait la fille du titan Pallas. La référence la plus facile à trouver à ce sujet, étant une ligne dans l’œuvre homérique ‘’Hymne à Hermès’’ et son insistance patrilinéaire caractéristique qui va comme suit : ‘’ Brillante Séléné, fille du seigneur Pallas, fils de Megamedes.’’

Quand la déesse Artémis a pris beaucoup plus de place et d’importance, on a porter atteinte au mythe original de Séléné; à la fois pour la confiner en bonne seconde et ombre lunaire d’Artémis, et à la fois pour conserver sa précieuse antique et incontournable présence. On a donc un peu écorché son mythe très ancien et original à la fois pour son bénéfice et à son détriment. Heureusement, on peut remonter à ses origines, car c’est une déesse antique qui a laissé sa trace bien claire et nette. On a donc incorporée Séléné dans les mythes devenus plus importants, concernant la belle déesse Artémis; à la fois pour la conserver, et pour en faire une parente de pâle figure.

Elle est plus souvent qu’autrement décrite, comme une très jolie femme au visage d’une blancheur étincelante, portant des tenues longues, fluides, blanches et argentées. Sa tête ornée d’un croissant de lune couché sur le dos. Parfois, elle est décrite ayant des ailes blanches dans son dos. On dit d’elle qu’il lui arrive de porter une torche dans sa main droite, et qu’elle voyage dans la vastitude du ciel stellaire, dans un char en argent, tiré par deux chevaux d’une blancheur immaculée. On dit aussi qu’après ses baignades dans l’océan, elle aime faire des courses dans le ciel; un char d’argent tiré par des chevaux blancs, mais parfois par des bœufs blancs ou des dragons à l’apparence serpentine. Luisant d’une lumière argentée, on dit aussi qu’il est possible de la voir se balader parmi les étoiles, montant un étalon blanc ou un taureau blanc, renvoyant sa douce lumière laiteuse en complicité avec son frère Hélios, sur la Terre et ses enfants endormis.

Son nom est associé à celui d’une pierre, mais aussi à l’élément chimique nommé Selenium, ainsi qu’à la sélénologie qui constitue l’étude de la géologie de la Lune. Son nom tant qu’à lui, dériverait d’un mot qui signifierait ‘’brillance’’ et on fait parfois le lien avec un terme grec désignant les ‘’lumières du nord’’ les aurores boréales. Il ne serait pas impossible que le nom de cette belle déesse soit aussi lié à ce phénomène naturel des cieux.

Mythe
Le mythe de Séléné est un mythe ancien, qui date d’avant même le panthéon Olympique. Ce qui fit qu’éventuellement, elle fut supplantée par la présence d’Artémis, et dans la mythologie romaine, ce fut le cas aussi avec Luna qui fut peu à peu remplacée par Diane. Apollonios de Rhodes (poète et grammairien grec, disciple de Callimaque de Cyrène et auteur de la longue épopée ‘’Les Argonautiques’’) se réfère à Séléné comme la fille des Titans qui tomba follement amoureuse d’un mortel, qui était chasseur ou berger. Dans la version de Pausanias il s’agissait d’un roi d’Élis (ou Éleia) nommé Endymion, d’Asie Mineure.

À l’instar de sa sœur Éos (Aurore) elle eut de nombreux amants (Pan, Zeus et Endomyon étant les plus importants) et fut une amoureuse sincère et une amante passionnée. Le dieu Pan tomba amoureux d’elle, et pour la séduire, lui offrit un troupeau de bœufs (et de vaches) blancs. Comme cela ne suffisait pas, il se changea en bélier à la toison d’un blanc immaculé et éclatant pour la séduire. Ce fut sous cet aspect qu’elle tomba sous son charme, et ensuite il gagna son amour et ses faveurs. Le dieu des bergers, des montagnes, de la chasse et de la musique rustique, fameux compagnons des nymphes, sut ainsi gagner le cœur de la belle déesse de la Lune. Selon Virgile, Pan lui offrit ses deux destriers tirant son chariot argent, en plus de la séduire en revêtant la plus blanche des peaux de bélier (et non pas en se changeant en bélier immaculé).

Elle fut aussi l’un des nombreuses conquêtes de Zeus, qui lui donnera deux filles; Pandia et Ersé (la Rosée). C’est lui qui lui offrira la magnifique toison blanche et étincelante, de laquelle elle est parfois vêtue. Et qui est associée à la gelée blanche givrée des froids premiers matins de printemps.

Son grand amour, et le plus marquant, fut cependant celui qu’elle nourrit pour Endymion avec lequel elle aura cinquante filles. Ultimement, elle le plongera dans un sommeil éternel pour qu’il conserve à jamais sa beauté, mais surtout qu’il ne meurt jamais (car il est simple mortel et elle ne peut imaginer vivre sans lui). Ne pouvant se résigner à vivre un jour sans lui, et à le voir mourir et disparaître à jamais, elle obtint pour lui de Zeus, une immortalité, et Endymion fut endormi pour l’éternité. (Parfois la demande émane du berger et amant de Séléné lui-même, et c’est elle qui lui a procuré cet état d’un commun accord. D’ailleurs, il est une version ancienne plausible, qui est sans doute la première, c'est-à-dire que son origine date d’avant l’arrivée de Zeus et d’une toute-puissance patriarcale. C’est que Séléné est une déesse très ancienne, et si son étoile a pâlit en un certain moment, elle n’en demeure pas moins une déesse archaïque qui fut plus que fort probablement dotée de pouvoirs puissants dont elle put elle-même user sans besoin d’un ancien amant, fut-il le dieu des dieux. J’aime personnellement beaucoup cette vision de son mythe, qui fait d’elle une déesse capable et indépendante, qui plongea elle-même avec amour son amant adoré dans un sommeil éternel qui le préservait de la mort, à jamais. Avec l’accord de ce dernier d’ailleurs, et sans perfidie, égoïsme ou vicissitude.) Séléné venait le voir régulièrement dans une grotte du Mont Latmos en Carie, lors de son passage dans le ciel, et le caressait de ses rayons d’argent, le baignant de sa tendre lumière laiteuse. Une légende raconte aussi que lors de la présence d’Hécate dans le ciel, elle en profitait pour s’éclipser du ciel pour se glisser physiquement aux côtés de son amant plongé dans le sommeil éternel. Une autre légende raconte qu’à chaque nouvelle lune Séléné se cachait pour ne pas être mangée par un dragon terrible. On effectuait dans le but d’éviter ce désastre, de nombreux rituels. Mais pour l’explication de son ‘’départ du ciel’’ à chaque lune nouvelle ou noire, je préfère celle du retour mensuel d’Hécate souveraine et de Séléné allant rejoindre Endymion…

Cicéron (dans Tusculanae Disputationes) atteste lui-même que la version du mythe où Séléné demande à Zeus de procurer à son amant le sommeil éternel, est révélateur de la transformation d’un mythe archaïque pour le transformer à la faveur de la mythologie de l’ère Olympique, très patriarcal qui récupéra nombre de mythes pour les changer et incorporer à saveurs plus patriarcales. Cicéron reconnaissait ainsi, que la déesse devait en fait avoir au départ, user de son pouvoir de manière autonome , et qu’Endymion n’est pas sa pauvre victime passive de femme perfide et égoïste, mais un amoureux mortel consentant. Il aurait lui-même accepté ce sort, pour ne jamais perdre la vie, sachant surtout que sa divine amante allait le rejoindre le plus souvent que possible. Car il est aussi dit qu’elle le caressait toutes les nuits, et allait le voir régulièrement.

Elle eut d’Endymion cinquante filles; les Ménae, incluant naxos, la nymphe gameuse qui donna son nom à l’île de Naxos. Le sanctuaire d’Endymion au Mont Latmos existe encore; il conserve sa forme de fer à cheval, avec un hall muni de piliers.
Pandia, la fille qu’elle eut de Zeus et ton le nom signifie ‘’éclatante brillance’’ et elle est l’incarnation de la brillance. Comme telle, sa beauté était renommé parmi les dieux eux-mêmes. Elle était pourvue de par sa mère, d’une sœur (avec Zeus) et de cinquante sœurs, les Ménae. Mais aussi (par son père) d’un frère monstrueux; le Lion de Némée, tué par Hercule (Héraclès). Une légende dit que parfois, Séléné offrait ou cédait sa place dans le ciel, à sa radieuse fille Pandia, lors de la pleine Lune. Peut-être à cette occasion, allait-elle rejoindre Enymion le bel endormi?

À noter ; les Ménae sont les déesses des phases de la Lune. Les filles de Séléné et Endymion présidaient aux cinquante mois du calendrier lunaire qu’utilisaient les grecs pour mesurer le temps. (Parmi les Menae on peut nommer Nemea, Mesomene, Meniskos et Mene. Celles qui correspondent aux phases les plus connues de la Lune, qui demeurent actuelles encore aujourd’hui.)

Peuple de la Lune
Les Sélénites ou Séléniens sont les habitants de la Lune. Leur existence a été soupçonnée à plusieurs reprises, par plusieurs cultures à travers les âges, les époques et les temps. Ils ont bien sûr hérité leur nom, de celui de la déesse Séléné. Ils sont évoqués au IIe siècle, par Lucien de Samosate dans ce qui est considéré comme le premier écrit de science-fiction : l’Histoire Véritable : ‘’Une alliance est faite entre les Héliotes et leurs alliés, les Sélénites et leurs alliés, à conditions que les Héliotes raseront la muraille d’interception et ne feront plus d’irruption dans la Lune.’’ On les retrouve présents ensuite, dans plusieurs légendes, œuvres littéraires, et même, cinématographiques. Ils sont décrits comme des êtres graciles, aux mouvements fluides et aux physionomies délicates. Arborant un teint pâle et des tenues blanches, argents et jouant de transparence voilée. Beaucoup leur apparente les fées, lutins, nymphes et autres créatures fantastiques, élémentales et mythologiques.

Conclusion
Séléné n’est pas une déesse vierge, c’est une mère et une amante Lunaire. Les cinquante filles qu’elle eues avec Endymion sont le symbole d’une union longue et heureuse. Le sommeil de son amant, suppose qu’elle le protège à jamais, amoureusement. C’est une déesse très anciennes, aux racines profondes et c’est une déesse forte et douce à la fois. Assumée, séductrice et libre, mais capable de fidélité, de grand amour, d’engagement et de sentiments profonds. C’est une déesse de la Lune parmi les plus anciennes, une déesse puissante, douce, maternelle, séductrice et magicienne. Une amante libre et assumée, une amoureuse engagée et aimante. Une beauté éthérée et sensuelle, une déesse inspirante en somme!